Pour la Santé, il y a urgence !

Dans notre département comme partout sur le territoire, quarante ans de politiques ultra-libérales appliquées à notre système de Santé auront gravement abîmé ce bien commun si précieux que les pères de la Sécu avaient bâti à la force du poignet après-guerre.
Il s’agissait alors d’offrir, par la mutualisation des cotisations et des risques, un accès équitable à des soins de qualité pour chaque citoyen.ne quel que soit son lieu de vie et ses moyens.
Depuis cinq ans, et malgré le contexte de crise sanitaire qui a révélé la nécessité de réinvestir dans la Santé, le gouvernement Macron a accéléré les dégradations, détruit méthodiquement l’hôpital, et ses projets menacent aujourd’hui encore d’achever de saper notre système de soin.

Une saignée

Le Numerus clausus qui a asséché le vivier de médecins généralistes (et spécialistes), est à l’origine des déserts médicaux et de difficultés croissantes d’accès aux soins de proximité, reportant malheureusement les patients sur les services d’Urgences aujourd’hui saturés.
La T2A (tarification à l’activité – 2005) puis la Loi HSPST (Loi Bachelot/Castex – 2009) ont marqué l’avènement de « l’hôpital entreprise » qui transforme les patients en codes et valeurs tarifaires.
Dans la vision libérale, la santé est une dépense onéreuse dont il faut abaisser le coût et le personnel une charge dont il faut réduire le nombre (suppressions de lits, non renouvellement de postes). Dans le même temps, les regroupements des services hospitaliers au sein de Pôles et des CHU / CH au sein de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) reportent la gestion de pénurie, de financement puis de personnel, sur les soignants eux-mêmes.

Un management inhumain

L’application de ces mesures n’aurait pu être possible sans modification de la Gouvernance : création des ARS (Agence Régionale de Santé, antenne directe du Ministère) et sans la nomination de directions d’hôpitaux toutes puissantes, appliquant le doigt sur la couture les restrictions budgétaires et le saccage des effectifs.
La crise du Covid n’a fait qu’exacerber les tensions (burn-out, découragement, revendications ignorées, départs) mises en évidence par les nombreux mouvements de grève depuis 2018. Le gouvernement de Monsieur Macron n’y a répondu que par quelques mesurettes et beaucoup de mépris), comme la dérisoire augmentation de 180€ des infirmières, les faisant seulement passer de la 28è à la 18è place dans le classement de l’OCDE.
Aujourd’hui, nous manquons cruellement de soignant.es, le métier n’est plus attractif, et celles et ceux qui restent sont le plus souvent épuisé.es et démoralisé.es, empêché.es de faire leur travail humainement au sein d’un système exsangue.

Quelles conséquences dans le Doubs ?

  • généralistes et spécialistes : difficultés d’accès croissantes avec allongement des délais d’attente
  • suppressions de lits (97 en 2021) et de personnels (310 en 2021) au CHU et dans les CH (100 lits d’aval fermés dont 30 aux Tilleroyes, 53 à Pontarlier, 10 à Mouthe) = augmentation de la charge de travail et du stress des soignants, dégradation de la bientraitance et de la qualité des soins
  • services d’Urgences en crise : dégradation des conditions d’accueil aux Urgences, fermeture de la ligne 2 de SMUR à Lons-le-Saunier et de la ligne 3 au CHU de Besançon ; fermeture des urgences de Luxeuil ; SMUR et urgences de nuit à Lure en danger
  • fermetures de services au CHU : SSR-Minjoz, Médecine Interne, SSR-Tilleroyes
  • fermetures de services en CH : chirurgie et médecine à Dôle, neurologie à Lure
  • CH menacés de fermeture : Gray, Dole
  • fuites de personnel médical (chirurgien.nes, anesthésistes) et paramédical (infirmièr.es, aides-soignant.es) en privé, en libéral ou en Suisse
  • activité chirurgicale réduite de 20% par déficit d’anesthésistes, d’infirmier.es anesthésistes, d’infirmier.es de bloc (en + du retard de 12.000 interventions lié au Covid)
  • fermetures de lits au fil de l’eau par les équipes médicales du fait d’un manque chronique de soignant.es et en raison de la mise en danger des malades
  • soins psychologiques et psychiatriques : difficultés d’accès croissantes en particulier chez les jeunes : 1 an d’attente au CMP de Planoise

Depuis quelques semaines, la politique de casse de la Santé a atteint ses limites : il ne se passe pas un jour sans que nous parviennent des nouvelles de la fermeture de services d’Urgences. Le système s’effondre, dans l’indifférence d’un gouvernement qui voudrait nous faire croire à une énième « commission flash » pour sauver notre service public de santé.

De nombreux personnels de soin et hospitaliers soutiennent le programme de la NUPES, et considèrent qu’il est le seul à même de stopper l’hémorragie, en redonnant à la fois confiance et moyens aux soignants sur l’ensemble du territoire.

Les 12 et 19 juin, faites entrer les députés de la NUPES à l’Assemblée,
pour imposer une autre vision des services publics
et un plan d’urgence pour notre hôpital.

C’est possible !

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