Libertés publiques et Pouvoir d’achat
Cela fait désormais plus de 6 mois que la nouvelle Assemblée nationale est installée et déjà de nombreux votes ont eu lieu. Derrière des votes, ce sont des actes qui sont posés. Finies les bonnes paroles, bonnes intentions et promesses de campagne, jugeons sur pièces : qui est qui et qui défend quoi.
Qu’en est-il des votes et interventions à l’Assemblée nationale de M. Laurent Croizier, député de la macronie pour la 1ère circonscription du Doubs ?
Libertés publiques
Dans le cadre de la période post-covid et après deux années où nos libertés publiques ont été particulièrement malmenées, en juillet 2022, le gouvernement a souhaité maintenir la possibilité d’avoir recours aux dispositifs type pass-sanitaire, alors même que la situation sanitaire ne le nécessite pas. M. Croizier vote pour.
Au sein de la NUPES, pour limiter la portée de ces mesures liberticides, plusieurs amendements sont alors déposés pour : limiter l’obligation de présentation d’un pass-sanitaire aux seuls voyages en provenance de l’étranger vers la France, que cette obligation ne concerne pas les français ultra-marins quand ils se rendent en métropole, rendre les tests gratuits, créer un mécanisme d’extinction automatique du pass-sanitaire quand l’épidémie atteint des seuils planchers définis après avis de la Haute Autorité de Santé. Autant d’amendements auxquels M. Croizier s’est opposé en votant contre.
Globalement, sur les questions de libertés publiques et alors que la situation sanitaire ne le justifiait plus, M. Croizier a voté pour la continuation des dispositifs de fichage post-covid et contre l’égalité en s’opposant à la gratuité des tests covid.
Pouvoir d’achat, Pouvoir de vivre
Juillet 2022, c’est un texte très attendu par nos concitoyen.nes qui arrive à l’Assemblée. Le contexte social est très difficile avec des indicateurs de pauvreté élevés et une inflation qui grignote le pouvoir d’achat. Un contexte qui depuis lors n’a cessé de s’aggraver avec des taux moyens d’inflation de plus de 13% dans l’alimentation et 23,1% pour l’énergie.
Pour ce projet de loi, la philosophie du gouvernement et de ses soutiens est claire : surtout ne pas aborder la question du partage des richesses et donc pas question de proposer des augmentations de salaires. Ce sera donc des primes, par définition non sujettes à cotisations sociales et donc ne permettant pas d’assurer l’acquisition de droits au chômage, à la retraite… pour les salarié.es. Qui plus est des primes ponctuelles, le gouvernement souhaitant éviter des augmentations pérennes pour les salarié.es.
Du côté de la NUPES, la bataille fut âpre et de nombreux amendements furent déposés afin de renverser la philosophie libérale du projet gouvernemental et aller vers un réel partage des richesses et donc des augmentations de salaires. Là encore, M. Croizier a choisi son camp et ce n’est certainement pas celui des salarié.es. La liste est longue mais prenons le temps de donner quelques exemples très symptomatiques des positions libérales et anti-sociales de M. Croizier.
À divers moments de l’étude des textes gouvernementaux ou durant la niche parlementaire de La France insoumise, la NUPES a porté des amendements visant à augmenter le SMIC. À chaque fois qu’il fut présent lors des votes, M. Croizier vote contre. Tout comme le RN.
Dans le même temps, amendement NUPES visant à rétablir et renforcer l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour bloquer les prix des produits de première nécessité : M. Croizier vote contre. Tout comme le RN.
Amendement NUPES pour le gel des loyers : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour l’indexation des retraites sur l’inflation : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour rendre inéligibles à la prime de pouvoir d’achat les salaires les plus élevés (afin de maximiser les montants de l’enveloppe prévue au titre de ces primes pour les salaires les plus modestes) et intégrer un rapport maximum de 1 à 12 des primes distribués dans une entreprise : M. Croizier vote contre.
Amendement pour indexer les salaires du secteur privé sur l’inflation pour les salarié.es en dessous du salaire moyen : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour limiter les exonérations de cotisations patronales de la prime Macron aux entreprises de moins de 5 000 salarié.es : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour que soient compensées par le budget de l’État, les baisses de recettes au budget de la sécurité sociale du fait des exonérations de cotisations sociales et ce pour préserver la pérennité de notre système de protection sociale : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour que le versement d’intéressement donne suite à une augmentation pérenne de salaire : M. Croizier vote contre.
Amendement NUPES pour conditionner l’exonération de cotisations sociales au fait que les minimas conventionnels soient au-dessus du SMIC afin d’inciter à la négociation salariale : M. Croizier vote contre.
Résultat des courses : la loi dite pouvoir d’achat du gouvernement n’offre aux salarié.es que des dispositifs de saupoudrage non pérennes, sans droits acquis et bien en deçà des effets de l’inflation. Pour ce qui est de la répartition des richesses, ce n’est pas le souci de la macronie et de ses soutiens. Pour M. Croizier et à en croire la pertinence de ses interventions en séance en juillet 2022 : « vous êtes à l’extrême gauche ! », « vous êtes applaudi par l’extrême gauche ! », demander des augmentations de salaires, c’est extrême ! Une petite leçon de l’histoire des courants politiques et du salariat s’impose.
Suite au prochain épisode…
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