Quelques affirmations de Macron et mon décodage.
1. La Réforme des retraites “suit son chemin démocratique”.
Drôle d’idée de la démocratie après :
– une procédure prévue pour des lois de finances détournées pour limiter le temps de débat au Parlement
– le vote bloqué au Sénat
– le 49-3 (11ème depuis juin !)
– refus de recevoir les syndicats
Faut-il rappeler à M. Macron qu’à côté de la démocratie parlementaire, il y a la démocratie sociale, qu’il n’a pas été élu sur un programme mais parce qu’il s’agissait pour des millions d’électeur.trices d’empêcher l’élection de Marine Le Pen.
Cette réforme n’a aucune légitimité. Ni parlementaire, ni populaire.
2. Il ne veut accepter “ni les factieux, ni les factions dans la République.”
Le droit de manifester est un droit constitutionnel. Le peuple est le souverain. Par ces mots, Macron continue à insulter le peuple. Il piétine les syndicats, les élu·es, les 93% des actifs opposés à la réforme des retraites.
Le peuple vous répond par la #CensurePopulaire !
3. Il se vante d’avoir « augmenté ces 18 derniers mois le smic en France de 9,5%, plus que l’inflation. »
FAUX ! De 10,48€ (2021) à 11,07€ (fin 2022), ça fait 5,6%. Dans le même temps, l’inflation alimentaire a frôlé les 14% en janvier !
Dans le même temps, il s’est opposé avec sa minorité présidentielle contre toutes les mesures de justice sociale proposées par la NUPES : augmentation du SMIC, gel des loyers, blocage des prix…
Il a favorisé les dérogations à la loi qui font que certains peuvent toucher moins que le SMIC.
4. Selon Macron “cette réforme est nécessaire”, “il n’y a pas 36 solutions”.
FAUX ! En réalité, les dépenses relatives aux pensions de retraites sont stables depuis 2010 (entre 13,5% et 14% du PIB) et toutes les anticipations économiques garantissent cette maîtrise jusqu’en 2070. Même le Comité d’Orientation des Retraites l’affirme dans son dernier rapport.
5. « Le projet de toutes les oppositions, c’est le déficit”, estime Macron
FAUX ! Les forces politiques de la NUPES ont proposé des solutions de financement pour une retraite à 60 ans avec 40 annuités. Nous pouvons trouver de nouvelles ressources :
- en imposant les revenus du capital, cela représente plus 14 milliards de recettes sur les dividendes du CAC 40
- égalité salariale réelle femme/homme, cela représente plus 5,5 milliards de recettes par an
- taxer les superprofits, cela représente plus 20 milliards de recettes
etc…
6. Macron “regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé un compromis”
La blague ! Amnésique il doit être, puisque sollicité par l’intersyndicale, Jupiter n’a pas daigné descendre de son Olympe pour les recevoir, leur répondant par une fin de non-recevoir.
7. Il souhaite “réengager des discussions avec les partenaires sociaux” au sujet de la pénibilité au travail.
Dit celui dont la minorité gouvernementale à l’Assemblée a retiré certains critères de pénibilité dans son projet de réforme et notamment l’exposition aux matières chimiques.
7. Superprofits : Macron dénonce le “cynisme” de grandes entreprises, veut une “contribution exceptionnelle”
Hypocrite ! Qui Macron croit-il tromper en annonçant dénoncer ce que précisément lui-même et ses député.es favorisent ! Il s’est précisément opposé à la taxation des superprofits et à toutes les mesures de justice sociale et fiscale proposée par les député.es de la NUPES depuis juin dernier.
En conclusion, cette allocution est celle d’un monarque hors-sol, qui continue de cultiver le mépris et l’arrogance, de gouverner contre son peuple. Au lieu d’apaiser une situation au bord de l’explosion, au lieu de jouer son rôle de garant des institutions, nous avons un Président qui joue avec le feu dans une poudrière. Cette réforme est inutile, injustifiée et injuste. Elle ne tient que par la promesse faite à la commission européenne de continuer à détricoter notre système de protection sociale.
Nous ne laisserons pas faire. Jusqu’au retrait, nous serons mobilisé.es.
« La foule est au peuple, ce que le cri est à la voix. » Jean-Luc Mélenchon
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