Le mercredi 11 mai, 71 nouveaux hectares de nature et de terres agricoles ont été voués à l’artificialisation par un vote de Grand Besançon Métropole, dont près de 20 hectares aux Champs Chevaux à Saint-Vit et 4 hectares aux Champs Pusy à Pelousey.
Si rien n’est fait, nous verrons disparaître sous le béton, au bénéfice d’un nouvel agrandissement très contestable de Zones d’Activités Économiques, ces espaces naturels si précieux au regard des enjeux environnementaux contemporains.
S’il est important de répondre aux besoins réels d’installation de nouvelles activités utiles sur nos territoires, il est aussi essentiel de se demander comment concilier ces impératifs avec l’urgente et vitale nécessité de préserver nos terres agricoles, notre biodiversité et nos capacités à faire face aux changements climatiques. Et il serait par ailleurs légitime que les citoyennes et citoyens soient informés et consultés sur des décisions qui engagent leur cadre de vie, qui plus est quand le vote porte sur le schéma des zones d’activités économiques du Grand Besançon à l’horizon 2020-2050.
Les associations écologistes France Nature Environnement, Alternatiba Besançon ou Jardins des Vaîtes, ainsi que des citoyennes et citoyens mobilisés, ont dénoncé ce nouveau projet d’artificialisation, mais n’ont pu l’empêcher. Sur ce dossier en particulier, un certain nombre de questions se posent : quelles études ont été faites sur des terres déjà artificialisées et qui pourraient être réaménagées ? Quelles études ont été faites pour analyser les besoins réels ? N’y a-t-il pas de projet alternatif ?
Ici comme ailleurs, ce sont toujours les mêmes méthodes, des méthodes du passé, et ce malgré les alertes qui nous arrivent de toutes parts.
Ainsi, le 5 mai dernier, l’Autorité environnementale rendait son rapport annuel1, dressant un constat accablant sur le manque d’ambition environnementale des projets d’aménagements sur le territoire français. Dans ce rapport, on peut lire ceci : « Alors que la crise sanitaire a révélé et aurait pu conduire à revoir des modèles à bout de souffle, les mêmes programmes, les mêmes financements,
les mêmes projets qui auront, pour la plupart d’entre eux, des conséquences irréversibles sur
une ou plusieurs dizaines d’années sont invariablement présentés »
Ironie de l’histoire, ce 11 mai paraissait également une étude de B&L évolution, portant sur l’analyse de 65 projets d’artificialisation partout en France, dont celui de l’écoquartier des Vaîtes.
Et le constat est sans appel : « Nous bâtissons mois après mois, année après année, les conditions de notre échec à atteindre les objectifs fixés en termes de baisse des émissions et de zéro artificialisation nette », déclare Charles Adrien Louis, le directeur général de B&L Évolution2.
Si ces politiques publiques se poursuivent sans infléchissement, la France ne respectera pas ses propres objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et de réduction des gaz à effet de serre. Et surtout la part de terres consommables et d’émissions possibles auront été atteints, sans qu’aucune bifurcation écologique n’ait été entamée. L’alternative posée est donc simple : que préférons-nous construire avec les budgets carbone et artificialisation qu’il nous reste ? C’est une question de choix de société.
Ce choix de société, vous aurez à le trancher lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Avec une majorité de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale à l’Assemblée nationale, nous mettrons en place la règle verte : l’engagement de ne pas consommer plus que ce que la planète est en capacité de régénérer. Nous ferons en sorte d’engager nos quotas de ressources en terre et en énergie pour mettre en place la bifurcation écologique. C’est seulement ainsi que nous pourrons respecter les recommandations du GIEC pour limiter le réchauffement climatique et conserver la possibilité d’un avenir viable pour les générations futures.
Séverine Véziès
Candidate pour la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale
Élections législatives – 1ère circonscription du Doubs.
1 https://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ra2021-ae-v6_cle7d4d87-2.pdf
2 https://terresdeluttes.fr/projet-local-impact-global/

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